dimanche 26 décembre 2010

Les Aventuriers de la Mer, tome 1: Le Vaisseau Magique - Robin Hobb



Les vivenefs sont des navires très spéciaux, faits de bois sorcier, un bois magique et vivant. Elles appartiennent aux prestigieuses familles de Marchands de Terrilville et sont liées à elles. Pour s'éveiller, une vivenef a besoin de la mort de trois générations de la famille qui la possède. Or, le capitaine de la vivenef Vivacia, Ephron Vestrit, est mourant et a confié le commandement à son gendre Kyle, peu réceptif aux exigences d'un tel vaisseau. Sa fille cadette Althéa, qui a passé sa vie en mer et possède une très forte empathie avec la vivenef espère bien quant à elle hériter de la Vivacia, refusant de la voir passer aux mains d'un inconnu. Parallèlement, des ennuis se préparent en mer. Les serpents remontent vers le Nord et un pirate astucieux ambitionne de rallier à lui tous les siens par des moyens peu orthodoxes...

Encore une fois, Robin Hobb campe des personnages très charismatiques, au caractère bien trempé évoluant dans un univers répondant à des lois bien précises et très intéressantes. Les étapes de l'éveil d'une vivenef, la particularité de ces bateaux, les différences de caractère de l'une à l'autre et l'empathie du navire avec les membres de la famille sont quelques uns des points qui donnent à cette tradition tout son charme et qui ont suscité mon intérêt pour le roman. Les vivenefs sont ainsi des personnages à part entière pour lesquels on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine sympathie.

vendredi 24 décembre 2010

Rouletabille à la Guerre - Gaston Leroux

Et voilà, deux épisodes des aventures de Rouletabille en un, puisque Rouletabille à la guerre est en fait divisé en deux romans: Le Château Noir et Les étranges Noces de Rouletabille, donc j'ai préféré faire une chronique groupée pour les deux.

Le Château Noir


1912, à quelques jours de la première guerre balkanique. Rouletabille est en Bulgarie, comme correspondant de guerre de l'Epoque, avec ses deux secrétaires, Vladimir et La Candeur, et son domestique, Modeste. Seulement ce qui l'attire en Bulgarie est moins l'amour du reportage que celui qu'il éprouve pour la nièce du général Vilitchkov, Ivana, dont la famille a été assassinée alors qu'elle était enfant par l'abominable pomak Gaulow. Or, horreur, alors que Rouletabille se trouve chez le général Vilitchkov, le drame se répète. Cette fois, Gaulow emporte un coffret byzantin contenant les plans de la mobilisation bulgare...et Ivana. Il n'en faut pas plus à Rouletabille pour se lancer à l'assaut du Château Noir de Gaulow, afin récupérer les plans et sa belle.

Incontestablement, je crois que c'est mon épisode préféré des aventures de Rouletabille. Il a moins un parfum de mystère que d'aventure et on y rencontre des personnages qui vont devenir récurrents et qui constituent autour de Rouletabille un véritable petit noyau d'amis sûrs. C'est dans le Château Noir que l'on rencontre Vladimir, l'élégante fripouille et La Candeur, le bon géant, véritable duo comique qui apporte une bonne dose d'humour à l'ensemble du roman (d'ailleurs je suis complètement toquée de Vladimir XD). Ivana également est une forte personnalité qui se détache nettement tout au long du roman. Elle représente un mélange intéressant de patriotisme forcené, d'amour passionné, de civilisation et de sauvagerie. Quand à notre petit Zo amoureux, c'est évidemment un spectacle qui vaut le détour ^^.

vendredi 17 décembre 2010

L'Auberge Rouge - Honoré de Balzac


J'ai lu ce petit livre de Balzac complètement par hasard ce matin (en fait il était pour mon petit frère, mais... pas pu résister ^^'') , et même s'il m'a laissé assez perplexe, il m'a malgré tout beaucoup plu.

Au cours d'un repas auquel est invité le narrateur, son hôte, un banquier allemand, raconte une histoire. Celle de deux jeunes Français et d'un négociant allemand, arrêtés pour une nuit dans une auberge, près du Rhin. Au matin, le négociant est retrouvé assassiné. Étrangement, le récit semble également provoquer un curieux émoi chez l'un des convives...

jeudi 16 décembre 2010

Rouletabille chez le Tsar - Gaston Leroux


Voilà Rouletabille envoyé par l'Epoque en reportage en Russie. Officiellement, du moins, car en réalité, le tsar a besoin de lui pour veiller à la sécurité de l'un de ses officiers les plus dévoués, le général Trébassof. Celui-ci, condamné à mort par le Comité Révolutionnaire pour avoir mené la répression contre les étudiants des barricades lors de la Semaine Rouge a déjà été victime de plusieurs attentats, tous déjoués par son épouse dévouée, la courageuse Matrena Petrovna. Rouletabille, menacé lui aussi de mort par les nihilistes, devra plus que jamais faire confiance aux bosses de son front pour démasquer ceux qui en veulent à la vie du général Trébassof.

Une petite ambiguïté chronologique, qui me turlupine beaucoup pour commencer. La logique voudrait que Rouletabille chez le Tsar fasse suite immédiate au Parfum de la Dame en Noir, soit en 1895, puisque le départ immédiat du reporter y est annoncé. Or il semble plutôt que le roman s'appuie sur des faits survenus dix ans plus tard, en 1905, lors de la première révolution Russe, Leroux lui-même se trouvant en Russie au moment des évènements. Ce détail m'a laissé un peu perplexe, je l'avoue. Il reste à supposer que Leroux n'y a pas accordé d'importance ou a un peu trituré la chronologie, ce qui n'est pas gênant ici, car l'arrière-plan historique, s'il sert à donner une couleur réaliste au récit, n'est en réalité pas primordial pour l'intrigue. Peut-être ce flottement chronologique permet-il aussi à l'auteur de se détacher de la réalité historique pour jouer avec les stéréotypes liés à la Russie dans l'imaginaire français de l'époque.

mercredi 15 décembre 2010

15 auteurs en 15 minutes

Puisque j'ai été taguée par Marmotte (arigatouuuu Marmotte ^^) je me lance, pour lister (en quinze minutes paraît-il... ^^) les quinze auteurs qui m'ont le plus marquée ou influencée (quinze, c'est peu, dans les deux cas, mais on va essayer XD)

1 – J.R.R Tolkien: parce que le Seigneur des Anneaux a été une révélation, et fait partie des livres que je relis régulièrement, parce que son univers est riche et complexe, et qu'il a une écriture magnifique.

2 - Gaston Leroux: parce que je suis absolument fan du personnage de Rouletabille et aussi (surtout) de Vladimir Pétrovitch (et de La Candeur naturellement) ... et que j'aime beaucoup son style d'écriture dont je pourrais parler des heures (et toutes les phrases en italiques qu'il sème partout aussi ^^)

3 - Jules Verne: d'abord (mais pas seulement) pour les Voyages extraordinaires, surtout les Tribulations d'un Chinois en Chine (je ne le dirai jamais assez :p) mais aussi Michel Strogoff, César Cascabel, Vingt Mille Lieues sous les Mers, Le Sphinx des Glaces, Le Tour du Monde en 80 jours... et tant d'autres!

4 - Philipp Pullman: Parce que A la Croisée des Mondes est l'un des livres de fantasy les plus riches et les plus magnifiquement écrits qu'il m'ait été donné de lire.

5 - J.K. Rowling: Parce que Harry Potter a aussi été une révélation, qu'elle a un univers tout à fait fascinant et des personnages plus qu'attachants (surtout Sévychou, et Luna Lovegood :p)

6 - Daniel Pennac: pour L'Oeil du Loup, un tout petit livre qui m'a énormément marquée quand je l'avais lu en primaire, et que je relis à chaque fois que je le peux (c'est à dire assez souvent ^^'')

7 - Mark Twain: Parce que je ne compte plus le nombre de fois où j'ai pu lire Les Aventures de Tom Sawyer, et que je compte bien lire les Aventures de Huckleberry Finn dans un futur proche.

8 - Charles Dickens: Pour Oliver Twist, que j'ai lu récemment et qui m'a complètement fait tomber sous le charme de la prose de cet auteur. J'ai dans ma PAL les Christmas Books, et Pickwick que je compte bien lire d'ici peu.

9 - Honoré de Balzac: parce que en dehors du fait que j'adore l'écriture de Balzac, la réapparition des personnages est un concept que je trouve parfaitement merveilleux.

10 - Albert Camus: Parce que j'ai adoré lire l'Etranger, et que le recueil d'essais Noces est un petit bijou de lyrisme.

11 - L. Franck Baum, F.H Burnett, Johanna Spyri (non, je ne triche pas, j'optimise :p) : Parce que je les ai découverts à peu près en même temps (d'où l'association *clin d'oeil appuyé au lecteur*) et que Le Magicien d'Oz, le Jardin Secret et Heidi font également partie des livres que je relis régulièrement.

12 - Pierre Bottero: Parce que j'ai lu il y a quelques mois les deux trilogies d'Ewilan et que je suis complètement tombée sous le charme de l'écriture et des personnage, de l'art du Dessin et de Gwendalavir.

13 - Erik L'Homme: Pour la merveilleuse trilogie le Livre des Etoiles, une de mes trilogies jeunesse préférées. Et pour le personnage de Jasper dans A comme Association qui me fait mourir de rire XD!

14 - Robin Hobb: pour les six premiers tomes de l'Assassin Royal qui m'ont complètement conquise, avec une écriture fluide, capable de nous faire entrer dans la psychologie des personnages qui sont eux-même complexes et souvent très attachants (Le fou et Vérité occupant les places de tête de mon palmarès ^^)

15 - Anne Rice: pour le sublime Entretien avec un Vampire, son écriture magnifique et ses personnages charismatiques, qui a été mon gros coup de coeur des trois ou quatre derniers mois, il faut le dire.

Ce que c'est frustrant cette sélection!! Hors compétition, je rajoute James Fenimore Cooper pour le Dernier des Mohicans, na! Et puis sur le côté (bah wi, c'est un auteur de BD, c'est pas tout à fait la même chose *chipote chipote*) je rajouterais Hergé, parce que je viens d'une famille de Tintinophiles convaincus ^^. Et puis j'ai dépassé mes quinze minutes donc j'arrête sinon je vais encore en citer toute une ribambelle XD.
Je ne sais pas trop qui taguer, à part peut-être Ptitetrolle si elle ne l'a pas encore été (et si elle passe par là XD) ... sinon, c'est à qui veut!

lundi 13 décembre 2010

Le Parfum de la Dame en Noir - Gaston Leroux


/!\ Spoilers sur le Mystère de la Chambre Jaune.

Deux ans après les terribles évènements du Glandier, et débarrassés de Larsan/Ballemeyer, Mathilde Stangerson et Robert Darzac peuvent enfin se marier. Bonheur de courte durée cependant, car la cérémonie à peine célébrée, voilà que Larsan réapparaît, obligeant les nouveaux époux à se retrancher avec monsieur Stangerson chez les Rance, au Fort d'Hercule, près de la frontière italienne. Appelé à l'aide, Rouletabille les rejoint, accompagné de Sainclair. Force est de constater que Larsan est en effet bien vivant, et prend même un malin plaisir à semer le trouble chez les habitants du Fort d'Hercule. Rouletabille va devoir rivaliser d'ingéniosité avec ce triste individu pour sauver Mathilde Stangerson, dont le sort pourrait bien le toucher de plus près qu'il n'y paraît...

Ce deuxième épisode des aventures de Rouletabille est résolument plus sombre que le premier. Pour commencer parce que Rouletabille, touché cette fois ci de très près par le drame en cours, est beaucoup plus sombre et taciturne, beaucoup moins candide. Il n'a plus les mains et l'esprit libre pour s'occuper de l'affaire, il lui faut compter avec ses sentiments personnels, ses souvenirs et, la narration étant encore une fois assurée par Sainclair, ce point de vue extérieur nous fait paraître le jeune homme souvent plus distant et froid que dans le Mystère de la Chambre Jaune, malgré les tempêtes qui transparaissent parfois sous les bosses de son front.

jeudi 9 décembre 2010

Le Mystère de la Chambre Jaune - Gaston Leroux


"Tenez, continua Hercule Poirot en s'emparant d'un volume: Le Mystère de la Chambre Jaune. Un véritable classique qui me satisfait entièrement. Avec quelle logique c'est mené... Tout au long de l'intrigue la vérité est là, sous-jacente, enrobée de mots pertinents. Tenez, quand les trois hommes se rencontrent à la jonction des trois couloirs, on devrait avoir tout compris. Un véritable chef d'oeuvre..."

Agatha Christie, Les Pendules.

Ayant revu il y a peu l'adaptation du Mystère de la Chambre Jaune de Bruno Podalydès, et étant depuis retombée dans l'idolâtrie quasi-obsessionnelle de Leroux (que j'ai découvert au lycée, encore une fois juste après avoir vu cette même adaptation) j'ai décidé arbitrairement et malgré ma PAL monstrueuse, de relire les aventures de mon deuxième reporter préféré, après Tintin (mettons premier ex-aequo, je les aime trop tous les deux pour placer l'un devant l'autre XD) j'ai nommé, Joseph Rouletabille!

25 octobre 1892. Un crime vient d'être commis au château du Glandier. Durant la nuit, on a tenté d'assassiner mademoiselle Mathilde Stangerson, fille du célèbre professeur Stangerson, alors qu'elle dormait dans la chambre voisine du laboratoire où se trouvait son père. Des cris, des coups de feu, la porte est enfoncée, mademoiselle Stangerson, blessée, gît à terre... seule. Porte verrouillée, volets clos, la Chambre Jaune était fermée comme un coffre fort, et personne ne parvient à s'expliquer la fuite de l'assassin qui a pourtant laissé des marques très nettes de son passage.
Le mystère intrigue fort le jeune Joseph Rouletabille, dix-huit ans, reporter au journal l'Epoque, qui se rend immédiatement avec son ami Sainclair au Glandier. De son côté, la Sûreté a dépêché sur place son plus fin limier, l'inspecteur Frédéric Larsan, bien décidé lui aussi à résoudre le mystère de la Chambre Jaune.

lundi 6 décembre 2010

L'Histoire sans Fin - Michael Ende


Bastien Balthasar Bux a douze ans. Petit, gros, pas très courageux, élève médiocre et enfant solitaire, il trouve refuge dans les livres et dans les histoires qu'il s'invente. Un jour, il se réfugie dans une librairie et dérobe là L'Histoire Sans Fin. Caché dans le grenier de son école, il se met à lire le livre, suivant les aventure du jeune Atréju, à la recherche d'un remède pour la Petite Impératrice du Pays Fantastique, qui dépérit avec sa souveraine. Captivé par l'Histoire, Bastien finit par passer peu à peu de l'autre côté des pages...

Etant une grande amoureuse du film de Wolfgang Petersen qui a bercé mon enfance, je ne pouvais pas passer à côté du classique de la fantasy qui l'a inspiré. Dans l'ensemble, le bilan est plutôt positif, voire très positif. Le livre s'articule en deux parties aux enjeux radicalement différents. Dans la première, l'auteur nous raconte l'histoire de la quête d'Atréju que lit Bastien caché dans le grenier de son école. Cette première partie nous propose plus ou moins une lecture à deux niveaux: celle de l'Histoire sans fin proprement dite, la quête d'Atréju comme une aventure à part entière et indépendante, mais aussi comme une mise en abyme de l'acte de lecture, si l'on considère l'aventure d'Atréju selon le point de vue de Bastien. Les reports fréquents à la situation de Bastien, identifiés typographiquement par les caractères gras, nous font constamment osciller entre ces deux niveaux de lecture qui finissent par se confondre au fur et à mesure que l'histoire progresse, et que Bastien franchit peu à peu la frontière entre lui et le Pays Fantastique.

vendredi 3 décembre 2010

Artemis Fowl, tome 2: Mission Polaire - Eoin Colfer


Moins d'un an après le premier contact (désastreux) d'Artemis Fowl junior avec le peuple des Fées, une menace plane à nouveau sur le monde souterrain. Affectée à la surveillance des activités de contrebande, Holly Short a mis la main sur un trafic d'armes impliquant des gobelins et très vraisemblablement un Être de Boue. Rapidement les soupçons se portent sur Artemis Fowl, seul des trois humains connaissant l'existence du Peuple des Fées capable de mettre en place un tel trafic. Seulement lorsqu'il s'avère que le jeune garçon est tout à fait étranger à cette affaire, il propose d'apporter son aide aux FAR (Forces Armées de Régulation) en échange d'un service: l'aider à sauver son père, rescapé inespéré du naufrage du Fowl Star deux ans auparavant, et depuis retenu en otage par la Mafiya en Russie.

Voilà une lecture à laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir, d'abord à cause de l'humour inhérent au texte de Colfer, ensuite parce que les personnages sont tous terriblement attachants, enfin parce que le rythme trépidant des aventures d'Artemis Fowl ne faiblit à aucun moment, du début à la fin de ce tome. Le mystère du trafic d'armes est en réalité assez vite résolu pour le lecteur, la tension tient essentiellement au fait que, connaissant les intentions des coupables, on voit peu à peu l'étau se refermer sur nos héros, sans qu'ils le réalisent toujours. L'intérêt réside surtout dans la manière ingénieuse dont ils parviennent à se tirer, parfois in extremis des mauvais pas et des pièges dont ils sont victimes.