samedi 31 mars 2012

Le cycle de Fondation, tome 1: Fondation - Isaac Asimov


Hari Seldon l'inventeur de la psychohistoire, une science permettant de prévoir les événements à venir, annonce dans un futur proche, l'effondrement de l'Empire, qui serait alors suivi d'une période de chaos de trente mille ans. Pour réduire cette période d'obscurantisme à seulement mille ans, il se propose de mettre en place l'ambitieux projet de la Fondation. Deux colonies, exilées loin de la capitale de l'Empire, ayant pour objectif de rassembler tous les savoirs humains.

J'avais découvert l'année dernière l'univers d'Asimov grâce au premier tome du cycle des Robots que j'avais beaucoup aimé, et j'étais curieuse de découvrir son autre cycle, celui de Fondation. Le résumé m'effrayait un peu, pour être honnête, je me suis donc inscrite à la LC pour me motiver à la lire. Et la découverte m'a bien plu, même si je n'ai pas été aussi emballée que par les Robots.

J'apprécie d'abord d'avoir retrouvé le style simple, clair et accessible d'Asimov. Pas de grandes descriptions techniques, ni de digressions interminables. Le format du livre, composé, comme pour les Robots, d'un rassemblement de nouvelles par ordre chronologique, découpe le récit en cinq parties, chacune correspondant à une ère particulière de la Fondation (sa création, la première génération, et les suivants au fil des vicissitudes politiques et économiques de la galaxie), et la brièveté des différents récits fait que l'on entre assez vite dans le vif du sujet, et que l'on ne se disperse pas trop.

Le désavantage de cette brièveté est que du coup, on a du mal à s'attacher à des personnages en particulier, et ceux qui m'ont le plus marqué sont bien souvent ceux qui apparaissent dans plusieurs parties (Hari Seldon, le père fondateur, et Salvor Hardin par exemple. Ce sont d'ailleurs deux personnages qui finissent par avoir une place particulière dans l'histoire de la Fondation et par devenir des autorités de références auxquelles on recours volontiers par le biais de citations plus ou moins apocryphes.) Cela n'est pas arrangé par le fait que le style d'Asimov, par sa simplicité, en devient assez glacé, et on ressent assez peu les émotions des personnages.

Mais en dehors de ce petit souci, qui fait que l'on entre et sort assez facilement du roman au cours de la lecture, on suit tout de même avec intérêt l'évolution de la Fondation, qui est véritablement le "personnage" principal de ce récit qui n'en a pas. Cela s'accorde finalement assez bien avec le principe de la psychohistoire définie par Seldon, qui ne se préoccupe pas des destinées individuelles (même pas de la sienne!) mais bien de l'avenir de l'humanité dans son ensemble. En ce sens, on assiste au cours des années à tous les changements auxquels est soumise la Fondation, et on s'interroge toujours pour savoir si cela correspond bien à ce que Seldon avait prévu, ou si les personnages, parce qu'ils le savaient, n'ont pas complètement dévié de l'avenir envisagé par Seldon. J'ai particulièrement apprécié de voir les doutes de Hardin à ce sujet, et cela crée tout de même une tension un peu diffuse tout au long du roman.

Bref, malgré sa simplicité au niveau du style, j'ai tout de même trouvé qu'il y avait une certaine complexité au niveau des enjeux politiques et humains liés à la Fondation, et je pense que ce livre mériterait une relecture plus attentive (parce que j'avoue m'être un peu dispersée sur la deuxième moitié, qui fait que j'ai toujours suivi les intrigues de surface avec intérêt, mais en perdant un peu le fil de l'intrigue de fond.) Une relecture que je ferais sans déplaisir, car, sans le trouver transcendant, j'aime bien le style d'Asimov qui parvient à dire beaucoup de choses tout en restant concis. Je conseillerais par contre plutôt, pour découvrir Asimov, de commencer par le cycle des Robots, car les personnages récurrents et le côté plus psychologique des intrigues tempèrent un peu ce style assez glacial qui peut être très déroutant.

Une lecture faite dans le cadre de la lecture commune organisée par Aaliz, avec:



Premier livre lu, également, dans le cadre du Baby-challenge SF


et dans le cadre du challenge ABC - Littératures de l'Imaginaire!



4 commentaires:

  1. J'ai bien aimé aussi ce style fluide et simple sans digression scientifique improbable!
    Je me dis qu'une relecture après la fin du cycle dont avec une idée sur la suite, doit permettre de mieux apprécier certaines manœuvres politiques:

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    1. Vi, d'autant qu'il y a d'autres tomes du cycle qui se passent chronologiquement avant les événements de Fondation d'après ce que j'ai compris... c'est peut-être mieux de le relire en ayant une vue d'ensemble. En tout cas, je lirai la suite du cycle, c'est sûr ^^!

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  2. Le style est peut-être ce que j'ai le plus aimé dans le livre car sinon je n'ai pas aimé du tout ! Le début m'a plu mais je me suis lassée des dialogues et du côté politico-militaires du récit.

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    1. C'est vrai que ça peut-être un peu ennuyeux. Peut-être que tu préférerais les Robots du coup, il y a beaucoup moins de bla-bla politique (un peu à la fin, mais pas trop) et on s'attache mieux aux personnages ^^! Et il y a un côté "résolution d'énigme" qui est très sympa!

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