mardi 19 octobre 2010

Sally Lockhart, tome 4: La Princesse de Razkavie - Philip Pullman


Quatrième tome de la série des Sally Lockhart. Étant donné que j'ai lu les trois premiers il y a un petit moment, déjà, je n'en parlerai pas ici, d'autant que, encore plus que les trois autres, le quatrième peut se lire de manière relativement indépendante.

Voilà des années qu'Adélaïde, la petite fille découverte au cours de la première aventure de Sally Lockhart, a disparu sans laisser de traces. Jim Taylor, l'ami de Sally, n'en revient pas lorsqu'il la retrouve par hasard, mariée au prince Rudolf de Razkavie, un petit pays indépendant menacé par les grandes puissances voisines pour ses mines de nickel. Lorsque le prince héritier du trône meurt dans des circonstances étranges, et que le prince Rudolf, désormais seul héritier, doit retourner en Razkavie, Jim est du voyage, bien conscient que le danger rôde autour de la famille royale Razkavienne, et bien décidé à protéger Adélaïde.

Un bilan un peu mitigé pour cette fin de tétralogie. Il lui manque clairement le souffle qui animait les trois premiers tomes. Pour commencer, j'ai été déçue de l'effacement de Sally Lockhart qui n'apparaît que très brièvement au début du livre, pour laisser la vedette à Jim. Non que Jim soit un personnage inintéressant (bien au contraire) mais même lui semble curieusement effacé tout au long du roman, impression sans doute due au choix du point de vue principal, celui de l'interprète Becky Winter. J'ai aussi trouvé que pour un dernier tome, l'absence d'une conclusion se faisait tout de même cruellement ressentir.

Difficile de donner un avis vraiment suivi, car j'avoue que le livre m'est à plusieurs reprise tombé des mains. Le résultat est que j'ai l'impression d'une intrigue qui a traîné en longueur, alors qu'en réalité, son principal défaut est, je crois, de ne pas être suffisamment développée. Les péripéties s'enchaînent de façon un peu simple, et l'abondance de personnages nouveaux empêche de « creuser » véritablement leur personnalité.

Néanmoins, certains d'entre eux m'ont particulièrement plu, à commencer par Adélaïde, même si sa métamorphose en princesse m'a parue un peu rapide et relativement idéaliste (peut-on avoir un don inné pour être reine quand on est issue des bas quartiers? Ce n'est pas que j'en doute, mais j'aurais aimé savoir comment elle-même percevait les choses de l'intérieur, surtout quand on voit sa réticence manifeste à la simple idée d'être une princesse.) Malgré tout, elle reste un personnage très intéressant, par le contraste entre son franc-parler et sa nature simple, parfois à la limite du vulgaire, et son talent pour l'activité diplomatique à laquelle la contraint sa position. J'ai aussi beaucoup apprécié Karl von Gaisberg, qui me rappelait Daniel Goldberg (personnage que j'aime tout particulièrement ^^) et Otto von Schwartzberg, pour son côté « ours-mal-léché-mais-sympa-quand-même » XD.

La Razkavie elle même et les coutumes qui s'y rattachent m'ont parues plutôt bien imaginées, et très pittoresques (j'avoue honnêtement, même si ça n'a aucun rapport que la Razkavie m'a fait irrésistiblement penser à la Syldavie décrite par Hergé, et la coutume de l'Adlerträger à celle du sceptre d'Ottokar, mais là, ce n'est qu'un rapprochement purement personnel. Maintenant que j'y pense, ce détail a peut-être pu influencer aussi ma lecture, pas en mal, heureusement.)

Finalement, la conclusion des aventures de Sally Lockhart n'est pas vraiment à la hauteur de mes attentes, mais pas au point de le déconseiller en bloc, car cela reste une lecture détente sympathique. Son principal défaut est sans doute de s'écarter un peu trop de la ligne des trois premiers tomes, et de partir dans une direction complètement différente. Peut-être vaut-il mieux pour l'apprécier pleinement ne pas entrer dans la comparaison avec la trilogie initiale et le lire comme une suite plus ou moins indépendante.

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