mardi 25 octobre 2011

Good Omens - Terry Pratchett & Neil Gaiman


Titre VF: De Bons Présages

La fin du monde est pour bientôt! Samedi, juste après le thé, pour être précis. Onze ans auparavant, Crowley, un démon, et Aziraphale, un ange, très ennuyés par cette histoire d'Apocalypse, ont pris en charge l'éducation du jeune Warlock, censé être l'Antéchrist, afin de l'empêcher de commettre l'irréparable. Mais le véritable Antéchrist s'appelle Adam Young, et vit à Tadfield, un petit village où ni anges ni démons ne sont jamais venus le troubler. Sept jours avant l'heure fatidique, lorsque la supercherie est découverte, commence une course contre la montre pour empêcher le déclenchement de la grande Guerre entre Enfer et Paradis.

Waouh !

D'accord, c'est un peu court comme avis, mais sur le moment, en refermant le livre, c'est le seul mot qui me soit immédiatement venu à l'esprit. Comment dire... j'ai été scotchée tout au long du récit par la plume vive, mordante, pleine d'humour décalé de Pratchett associée au style un peu plus sérieux, plus sombre de Neil Gaiman et je n'ai absolument pas été déçue de ma lecture, ou, pour le dire mieux, j'ai été totalement conquise!

Le premier bon point de ce livre, évidemment, c'est qu'il est drôle! On reconnaît souvent le côté délicieusement délirant que l'on trouve déjà dans les Annales du Disque-Monde de Pratchett, cette impression par moments d'une absurdité évoquée de façon tellement évidente que l'on ne peut s'empêcher de se prendre au jeu. On ne s'étonne donc pas de voir un démon rouler en Bentley, les cavaliers de l'Apocalypse se transformer en motards de l'Apocalypse ou un chien des Enfers courir après les chats (tout en se demandant quand même si c'est bien là le but de sa mission...). Les notes de bas de page, nombreuses, font partie intégrante du texte, elles ne sont utiles à l'histoire que dans la mesure où elles ajoutent incidemment un degré d'humour supplémentaire, jouant sur le sarcasme et l'auto-dérision, en donnant sur un ton très pince-sans-rire des précisions ou des commentaires fantaisistes sur les éléments du récit.

Les personnages sont assez nombreux et l'histoire est racontée selon plusieurs points de vue alternés : Crowley et Aziraphale, naturellement, Adam Young, Anathema Device, Newton Pulsifer et d'autres qui sont tous très attachants (même les « méchants », qui sont souvent assez drôles, même s'ils peuvent aussi se révéler très inquiétants). J'ai particulièrement eu un coup de cœur pour Crowley et Aziraphale, l'ange et le démon qui s'opposent par principe depuis tellement longtemps qu'ils ont fini par tisser une complicité assez ambiguë, une sorte de « Je t'aime, moi non plus » amical ^^ !Leur attachement à la Terre et aux humains, particulièrement chez Crowley, est aussi assez touchant.

Car l'autre point fort de ce livre, c'est aussi qu'il est par certains aspects, assez prenant et émouvant. Assez subtilement d'ailleurs, parce qu'on ne quitte jamais ce ton humoristique, mais on sent, derrière cette tendance, une dimension très humaine dans ce récit, avec l'image d'un monde idéal vu à travers les yeux d'un enfant de onze ans (un enfant de onze ans qui peut façonner le monde comme il l'entend...), mais qui pose également la question du libre arbitre, de la responsabilité, du fait que l'homme peut être aussi bien capable du pire que du meilleur, mais que dans tous les cas, c'est à lui d'en faire le choix. Ici, au delà d'une guerre hypothétique entre Enfer et Paradis, c'est surtout la place et le rôle de l'humain qui est mis en question, sans prise de tête, à la fois avec humour et tendresse.

Finalement dans cette histoire parfois un peu décousue, j'ai surtout été séduite par ce mélange constant entre ces deux aspect, tendre et humoristique, absurde, et renvoyant malgré tout une certaine image du monde actuel, une image qui malgré un tableau pas forcément reluisant (c'est bien ce qui manque de mener à l'Apocalypse...) finit quand même sur une note relativement optimiste.

Un autre élément un peu à part qui m'a interpellée dans ce livre : étant fan de la série Supernatural, je n'ai pas pu m'empêcher de noter quelques éléments qui me font penser que les similitudes entre ce livre et la série ne sont peut-être pas totalement fortuites : le personnage de Crowley, pour commencer, qui est dans les deux cas un démon (assez classe pour ne rien gâcher ^^), tout ce qui tourne autour de l'Apocalypse, l'intervention des quatre cavaliers, l'Antéchrist, qui est dans le livre comme dans la série un enfant, capable de façonner le monde qui l'entoure à sa guise... j'ai trouvé amusant d'essayer de repérer dans le livre des éléments qui ont pu inspirer Kripke et la mythologie de la série.

Bref, plus qu'un coup de cœur, c'est un véritable coup de foudre pour ce livre captivant et ses personnages complètement décalés et en même temps attachants. Déjà conquise par l'univers de Pratchett et plus récemment par celui de Gaiman, j'ai donc été parfaitement séduite par la rencontre littéraire de ces deux grands messieurs!

Une citation, parmi tant d'autres :
« God moves in extremely mysterious, not to say, circuitous way. God does not play dice with the universe ; He plays an ineffable game of His own devising, which might be compared, from the perspective of any of the other players (ie., everybody), to being involved in an obscure and complex version of poker in a pitch-dark room, with blank cards, for infinite stakes, with a Dealer who won't tell you the rules, and who smiles all the time. »

5 commentaires:

  1. Je me doutais bien que tu serais intéressée =p!

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  2. Quel avis ! ce livre ne m'attirait pas de prime abord mais maintenant j'ai très envie de le lire. C'est pas juste :D

    PS : j'adore les couleurs de ton blog : il est reposant à lire.

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  3. Il faut aimer les histoires loufoques et l'humour bien british, mais sinon, ça se lit tout seul ^^ (et j'ai vraiment eu un coup de coeur pour les personnages!!!). Merci d'être passée, et contente que le blog te plaise alors ^^!

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  4. Fan inconditionnel de Pratchett et de son disque monde, fan inconditionnel de Neiman, je ne pouvais qu'aimer ce bouquin. Mon seul regret: que Terry Gilliam ne l'ait pas porté à l'écran comme il en était question fut un temps sinon un bijou dont on ne se lasse pas ^^

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