jeudi 23 juin 2011

The Lost World - Arthur Conan Doyle


Fort amoureux de la jolie Gladys, le jeune journaliste Edward Malone se met en quête d'actions héroïques à accomplir afin de la conquérir. Justement, voilà que l'excentrique et belliqueux professeur Challenger affirme avoir découvert un monde perdu, dans les régions de l'Amazonie, où vivraient encore des créatures que l'on croyait disparues depuis l'ère du jurassique. Afin de prouver ses dires, une expédition se met en place, pour laquelle bien évidemment, le jeune Malone se porte volontaire, en tant que correspondant pour son journal.

Cela faisait un moment que je voulais lire ce livre, surtout après en avoir vu de multiples adaptations, plus ou moins librement inspirées de l'oeuvre de Conan Doyle. Je ne me sens pas capable de comparer, malgré tout, sachant que je n'ai qu'un souvenir flou des divers films ou téléfilms qui me sont tombés sous l'oeil. Néanmoins, s'il comportait peut-être un peu moins d'action que je ne l'escomptais, j'ai tout de même été très contente d'avoir enfin lu ce livre.

D'ailleurs, même si l'on n'y trouve pas toujours des péripéties trépidantes, les passages plus calmes ne manquent pas d'intérêt. Je pense surtout à la première moitié du livre, puisque c'est à peu près tout le temps qu'il faut aux explorateurs pour enfin commencer à explorer. On a donc un début qui met un peu de temps à se mettre en place, et qui consiste surtout en une présentation en situation des personnages, les principaux étant le jeune Malone (narrateur de l'histoire, un journaliste sympathique, un peu naïf, pas vraiment un héros, mais pas un lâche non plus, et auquel on s'attache assez facilement.) et le professeur Challenger, scientifique au caractère formidable, irascible, violent, et ayant une assez haute idée de sa personne, mais également passionné et de relativement bonne compagnie tant qu'on ne le contredit pas.

On ne fait qu'ensuite la connaissance du professeur Summerlee et de Lord John Roxton (pour qui j'ai eu un petit faible ^^) lorsque l'expédition se constitue, tous ses membres y participant pour des raisons différentes, et dans un état d'esprit différent autour d'un but commun, qui est de prouver les dires du professeur Challenger, prétendant avoir découvert un lieu dont ses collègues affirment l'existence impossible. Il se constitue ainsi une expédition autour de membres plus ou moins savants, plus ou moins convaincus, du professeur Summerlee, avec son scepticisme bien ancré, au chasseur John Roxton, au caractère curieux et aventureux, moins enclin à douter des dires du professeur Challenger. Au milieu de ces trois caractères, le jeune Malone semble bien novice pour une telle aventure (et il le dit lui-même), mais il est en même temps très sympathique d'avoir son point de vue un peu naïf sur les choses et de voir son caractère s'endurcir peu à peu au fil des évènements.

La narration, à partir d'un bon tiers du livre, se modifie un peu pour commencer à introduire un certain suspense. Au début, la narration est en effet linéaire, Malone se contentant de relater les faits dans l'ordre, mais à partir du moment où l'expédition se met en route, elle prend la forme de compte rendus rédigés sous forme de lettres envoyées à son journal. L'écart entre les différents temps d'énonciation crée donc un décalage entre le moment où les faits sont racontés et celui où ils se sont produits. Cela permet au narrateur d'observer certains évènements à la lumière d'éléments ultérieurs, ou de susciter dès le début du chapitre la curiosité du lecteur en faisant allusion par avance aux évènements qu'il s'apprête à raconter et auxquels, le plus souvent, il vient juste d'assister.

Toute l'action du livre est essentiellement concentrée dans sa seconde moitié, à partir du moment où les explorateurs se trouvent sur le plateau découvert par Challenger. Mais même alors, elle est entrecoupée par des moments de calme relatif, qui servent surtout à laisser Malone s'émerveiller (ou non) devant le monde nouveau qui l'entoure. On trouve donc beaucoup de descriptions, mais faites par un esprit ignorant des aspects scientifiques de la faune et de la flore. Ses descriptions, si elles utilisent parfois quelques mots savants, sont donc beaucoup plus sensibles, essentiellement visuelles et auditives ce qui rend la narration très vivante. De ce point de vue, on est assez loin des descriptions détaillées et érudites que l'on trouve par exemple chez Jules Verne (même si j'aime beaucoup Jules Verne, là n'est pas la question =p). Le contraste avec les deux scientifiques, qui se disputent sans cesse sur des questions de classification crée un décalage plutôt drôle, surtout lorsque ces deux personnages commencent à en venir aux arguments de façon complètement incongrue au milieu d'une nature sauvage et potentiellement dangereuse.

On remarque tout de même la différence entre la première partie, assez calme, et la seconde où tout se précipite, où le pays exploré se fait de plus en plus mystérieux et menaçant et où la tension monte au fur et à mesure que les explorateurs se rendent compte que parmi les merveilles que recèle ce monde perdu, se trouvent aussi des créatures hostiles qui pourraient mettre leur vie en danger. Finalement, c'est moins l'action elle même que la tension suscitée par ce monde inconnu qui tient en haleine tout au long de la deuxième partie (même si tout cela ne manque pas d'action, loin de là. Mais elle est tout de même moins soutenue que l'on pourrait s'y attendre, parfois.)

Bref, un livre assez rapide, mais bien sympathique que je suis contente d'avoir enfin pris le temps de lire.

Quinzième livre lu dans le cadre du challenge God Save the Livre 
 

2 commentaires:





  1. Voilà qui me donne envie de le relire (ça doit bien faire 25 ans que je n'ai aps mis le nez dans ce livre) !





    Très joli billet encore une fois :)






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  2. Merciii ^^. Moi j'en ai vu plein d'adaptations, mais avec tellement de variantes à chaque fois que je me suis dit qu'il fallait que j'aie le fin mot de l'histoire (et puis ça faisait une semaine

    ou deux que je lorgnais dessus =p)






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